Critiques Prix Bur
Article mis en ligne le 30 juin 2014
dernière modification le 26 octobre 2014

par Kevin Béclié

Voici quelques critiques sur le film Le gamin au vélo des frères Dardenne. Ces critiques viennent d’élèves de 3°1 et de 3°6 qui ont vu ce film dans le dispositif Collège au cinéma mis en place sur les trois trimestres pour ces classes. Ces 6 critiques concourrent pour le prix BUR, un prix de critique cinématographique destiné aux élèves de 4°, 3° et de 2nde de tout le département du Bas - Rhin qui ont vu Le gamin au vélo. Les résultats seront connus très bientôt. Bonne chance à eux !

M. Béclié

Dans le cadre du projet " Collège au cinéma ", nous sommes allés voir le film Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc DARDENNE.
J’ai bien aimé ce film car tout d’abord, j’ai trouvé le sujet du film vari et touchant. Ce film nous montre un enfant qui est à la recherche de son père qui l’a placé temporairement dans un centre éducatif. Pendant tout le film, il va essayer par tous les moyens de retrouver son père qui va le rejeter. Ce genre de situation concerne de plus en plus de jeunes en France et la détresse du garçon nous émeut.
Ensuite, les personnages du film sont attachants. Le personnage principal, Cyril, qui est à la recherche de son père, est attachant : derrière ses airs de petit garçon avec un coeur de pierre, c’est aussi un petit garçon très sensible. On le remarque notamment au moment où il revoit son père pour la première fois, il est très ému de le revoir mais son père le rejette. Il essaie alors de s’enfuir de chez Samantha qui l’a accueilli. C’est à ce moment que l’on commence à voir sa détresse. Samantha, elle aussi, en prenant le rôle d’une seconde mère qui veut protéger son enfant, se rend attachante.
Cependant, il y a quelques points qui m’ont moins plu. Tout d’abord, la manière de filmer. En effet, il n’y a jamais de contre-champ et on ne voit jamais ce que Cyril voit. Cela me dérange, dans la scène où il découvre l’appartement de son père. J’aurais aimé voir ce qu’il y avait dans cet appartement même s’il était sans doute vide. L’autre point qui ne m’a pas plu est la fin de l’histoire. Il vient de se relever après avoir chuté d’un arbre de quinze mètres de haut et on le voit repartir sur son vélo. J’aurais aimé que le film continue encore un peu pour savoir ce qui allait arriver à ce petit garçon. Va-t-il rester avec Samantha, revoir son père ou retourner dans la bande des dealers ? Il est aussi vrai que l’absence de " vraie " fin nous laisse imaginer la suite de l’histoire.
Au final, j’ai donc plutôt apprécié ce film malgré quelques points qui n’ont moins plu.

Marion Muller, 3°1

Le gamin au vélo est un film belge de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Le film évoque un garçon d’environ 13 ans qui fait des bêtises et rejeté par son père. Cyril, qui est « le gamin au vélo », est hébergé par Samantha la coiffeuse. Tout au long du film on suit l’histoire de ces personnages.

Ce qui m’a plu était tout d’abord la manière dont le montage a été fait : les travellings comme dans la scène ou l’on voit le gamin partir du restaurant de son père à toute vitesse. Selon moi, les musiques choisies étaient bien adaptées, je pense en particulier au Concerto No 5 pour piano de Beethoven qu’on entend dans quelques scènes telles que celle où on voit Cyril dormir calmement.

En revanche, je n’ai pas trop aimé son caractère ; Cyril est trop naïf, car il croit tout ce qu’on lui dit et il fait tout ce qu’on lui demande de faire sans réfléchir. Ainsi, dans la scène où un « dealer » lui demande de voler une personne. Le gamin est aussi têtu tel que le montre la toute première scène du film où il persiste pour avoir son père au téléphone. Son éducateur n’arrive pas à récupérer le téléphone des mains de Cyril.

Contrairement à l’argument précédent, j’ai bien aimé le caractère d’un autre personnage, celui de Samantha. Elle est gentille (elle accepte d’héberger Cyril), aimable (elle a racheté le vélo de Cyril pour aucune raison), fait confiance (elle le laisse partir seul dans la « cité ») et pardonne toujours (elle ne gronde pas l’enfant après avoir frappé et volé une personne) Cyril pour les fautes qu’il commet.

Mais je n’ai pas du tout aimé la fin du film ; il n’y a pas de chute, trop de questions se posent. On peut s’imaginer n’importe quelle suite après cette fin-là : il tombe d’un arbre à cause d’une personne qu’il avait frappé auparavant dans le film, puis il se relève et s’en va sur son vélo avec un paquet de charbon qu’il avait acheté s’en rien dire. Va-t-il les dénoncer à la police ? Ou alors ne rien dire ? Est-ce que cette chute de l’arbre sera fatale pour lui ? Personnellement, j’aime bien que les films aient une fin clairement posée. Je n’ai pas envie d’imaginer des choses, même lorsque la fin n’est pas celle que j’aurais souhaité. Au moins je sais comment l’histoire finit.

Ainsi, d’après ces arguments, on constate que mon avis est plutôt partagé : 2 arguments en faveur du film, et 2 arguments contre.
En définitive, si je dois donner un avis simple, puisque je n’ai pas apprécié le caractère de Cyril qui est le personnage principal et puisque je suis resté sur ma fin, le film ne m’a pas plu, même si certaines scènes étaient un peu amusantes.

Amaury Derigny, 3°1

Le gamin au vélo, sorti en 2011 vise un large public. Ce film est un film des frères Dardenne qui ont remporté de nombreuses récompenses telles qu’en 2011 avec le Grand prix au Festival de Cannes et l’European Award du meilleur scénario.

D’abord, j’ai aimé ce film car après l’avoir vu, je remarque que Cyril, le personnage principal assume beaucoup de situation sans vraiment se plaindre. Cyril ne baisse jamais les bras et il sait ce qu’il veut, ce qui lui donne une force supplémentaire par rapport à certains adultes qu’il rencontre.
Par exemple dans la dernière scène, lorsque le garçon à qui Cyril avait volé de l’argent quelques jours auparavant, lui lance une pierre et que Cyril tombe par terre d’environ trois mètre de hauteur, il frôle la mort .Le père du garçon à qui Cyril avait aussi volé de l’argent, cherche une excuse. Il dit alors « on dira qu’il est tombé tout seul ». Cela montre bien que ces adultes fuient les conséquences de leurs actes. Ce n’est pas le cas de Cyril qui, quand il se réveille, ne demande rien, ne dit rien, il va juste rechercher son vélo et veux continuer sa vie.

Par ailleurs, le vélo joue un rôle très important dans le film. Il est un symbole pour Cyril, symbole à la fois du dernier lien qu’il a avec son père, et à la fois de la liberté. De son côté le père a vendu le vélo, de part cette vente, il a « coupé » ce lien. Le vélo est aussi un symbole de liberté, quand Cyril est sur son vélo, il est dans des lieux ouverts, sous aucune surveillance.
Dans la scène où Samantha et Cyril font une promenade en vélo, Cyril est vraiment heureux, le spectateur le sent libre. Au moment où Samantha le rattrape en vélo, on voit une vraie complicité entre eux. Et j’ai eu l’impression que c’était un moment où Cyril commençait à accepter le fait que son père ne veut plus le voir.

D’autre part, j’ai beaucoup aimé le rôle de la musique dans ce film, et le fait que la même mélodie revienne plusieurs fois. Cette chanson douce permettait aussi de sensibiliser le spectateur à l’histoire de Cyril, notamment au début du film quand Cyril dort. J’ai vraiment eu l’impression de rentrer tout de suite dans son histoire, de connaitre ses souffrances et ses problèmes. Et j’ai surtout eu de la compassion pour ce jeune garçon.

Enfin, j’ai un peu moins apprécié ce film car je trouvais que certaines scènes se devinaient à l’avance et de ce fait, des moments du film paraissaient longs. J’ai ressenti cette impression de longueur dans la scène où Cyril veut absolument sortir de la maison de Samantha pour rejoindre son « ami », mais que celle-ci lui interdit. Dès le début, connaissant déjà le tempérament de Cyril, on sait qu’il va tout faire pour arriver à ses fins.

Globalement je trouve que Le gamin au vélo est un très beau film qui allie et transmet des nombreuses émotions comme la compassion, la tristesse… Le spectateur peut s’identifier très rapidement au personnage. La fin permet à chacun d’imaginer la suite de l’histoire de Cyril qui va sûrement être heureuse car toutes les aventures qu’il a vécues lui permettent d’apprendre de ses erreurs.

Lise Régnier, 3°6

Le gamin au vélo est un film réalisé par Jean-Pierre et Luc DARDENNE dont le personnage principal se nomme Cyril. Ce rôle est interprété par un acteur non professionnel, Thomas DORET. C’est l’histoire d’un enfant de douze ans, dont le père a déménagé sans l’avertir. Cet enfant, Cyril, décide de vivre avec une femme qu’il trouve très gentille, Samantha. Au cours de ce film, on nous raconte comment Cyril a vécu le déménagement précipité de son père qui a décidé de l’abandonner.

D’abord, je trouve que ce film est une belle histoire très émouvante qui nous rappelle que nous avons de la chance d’avoir une famille et des amis qui nous aiment. Ce garçon n’a vraiment pas de chance que tous ces malheurs tombent sur lui. Parfois, certains pense que ce genre de situation n’arrive que dans les films, mais on peut tout aussi bien le retrouver dans la réalité. La source d’inspiration des frères DARDENNE a bien été choisi car elle nous fait réfléchir.
Ensuite, j’ai trouvé que les acteurs étaient très doués, mais quelques fois, on avait l’impression que ce n’était pas la réalité. Par exemple, quand Cyril frappe avec son bâton sur le buraliste et son fils, ils sont assommés directement et tombent par terre alors que Cyril est tout petit et n’a pas beaucoup de force par rapport aux deux hommes qui sont costaud et qui devraient résister au coup donné par Cyril. Ou encore à la fin du film, quand Cyril tombe de l’arbre, il reste quelques minutes par terre sans bouger et se relève pratiquement indemne avec quelques égratignures, sans rien de cassé, alors qu’il est tombé de haut.
Par ailleurs, j’ai apprécié la diversité des plans, le champ, le contre-champ qui étaient là juste au bon moment. Par exemple, quand Cyril retourne dans son ancienne maison, on voit une image fixe sur chaque pièce de l’appartement. Ou bien, dès qu’il retrouve son père Guy CATOUL, les réalisateurs utilisent le contre champ ; on observe que pratiquement dans chaque plan, Cyril regarde son père.
Pour finir, la fin de ce film m’a semblé trop brusque. Quand on voit le gamin partir avec son vélo, on a de la compassion pour lui, et on attend une suite : on ne sait pas vraiment où il va, comment il va vivre ce que le fils du buraliste vient de lui faire subir en le faisant tomber de l’arbre, s’il va le raconter à quelqu’un, si les deux garçons vont faire la paix, etc… De plus, Cyril est un personnage très attachant. On se pose plein de questions sur la suite du film. On ne s’attend pas à une fin aussi brusque car nous étions dans l’histoire, comme un personnage du film.

Pour conclure, Le gamin au vélo est un film qui fait réfléchir les spectateurs, qui demande de l’analyse et de l’attention. Ce film est très bien joué malgré les quelques fois où l’histoire semblait moins vraisemblable. Les différentes prises de vue (champ, contre-champ, image fixe, etc…) sur l’ensemble des scènes sont très bien assorties à l’histoire et à l’action. C’est encore une fois un beau film, et c’est dommage qu’il termine sur une fin à suspense aussi brusque.

Marine Grandgirard, 3°6

Le film Le Gamin au vélo retrace l’enfance difficile d’un petit garçon que son père a abandonné.
Tout d’abord, je trouve que le thème abordé était triste et que bien qu’il y ait effectivement des scènes de tristesse, les frères Dardenne ont réussi à intégrer des scènes de joie, ce qui ne devait pas être facile dans un tel contexte. C’était intéressant car quelleque soit la scène, on avait le point de vue de Cyril. On pouvait non seulement voir ses réactions, ses sentiments mais aussi les partager avec lui. En effet, quand Cyril est rejeté par son père, on ressent sa tristesse et sa détresse. Au contraire, quand Cyril mange avec Samantha après une balade en vélo, on ressent sa joie et son bonheur.
Ensuite, il y avait des scènes un peu trop longues à mon goût : en effet quand Cyril rentre chez Samantha après avoir volé, j’ai trouvé la scène interminable. Un autre exemple : quand Cyril dort, la scène n’est pas très intéressante et bien que l’on peut supposer que l’on veut donner à Cyril et au spectateur un sentiment de paix, cette scène est trop longue.
Puis la fin du film était déroutante et j’aurais bien aimé connaître la suite. Cyril va-t-il continuer dans le droit chemin ? Va-t-il retomber dans le mal ? J’aurais bien aimé savoir… D’un autre côté, on peut imaginer la suite…
Enfin, l’histoire était touchante et de voir cet enfant évoluer parfois vers le bien, parfois vers le mal, était émouvant. La tension règne car on ne sait jamais vers où il va aller ni ce qu’il va faire surtout qu’il a parfois de drôles de réactions. A travers cette histoire, on retrouve la vie de tous les enfants abandonnés par leurs parents, on voit leur quotidien (quand Cyril était au centre d’accueil) mais aussi leur bonheur quand ils rencontrent des personnes aimantes (quand Cyril rencontre Samantha).
En résumé, ce film était intéressant par bien des aspects mais avec quelques imperfections comme la fin du film où certaines scènes trop longues à mon goût.

Isaure Pfindel, 3°1

Critique du film Le Gamin au vélo

La comédie dramatique réalisée en 2011 qu’est Le Gamin au vélo des frères Dardenne a obtenu de nombreuses récompenses officielles -comme le Grand Prix du jury au festival de Cannes- mais m’a laissé un avis plutôt mitigé.
Tout d’abord, cette comédie dramatique traite de sujets intéressants et actuels que sont la famille et l’abandon. L’histoire et le scénario qui en sont tirés sont en revanche plutôt simples et peu originaux : un enfant abandonné dans un centre par son père qui ne veut plus le revoir, recueilli par une dame, et qui tombe dans la délinquance. Un classique…
C’est ainsi une histoire peu originale, banale (point négatif) mais qui correspond à une réalité et à un quotidien (point plutôt positif). En effet, chacun de nous a peut être déjà rencontré quelqu’un dans une situation similaire. En ce qui me concerne, j’ai rencontré une personne dans une situation identique, qui était avec moi en 6ème.
Ensuite, on pourra noter négativement le manque de rythme de cette histoire. Mis à part quelques scènes (tentative de fugue de Cyril, agression du libraire, etc.), il y a un manque d’actions fortes et rythmées. Le scénario est ainsi plutôt plat ce qui renforce le sentiment de banalité de l’histoire.
Par la suite, au niveau de la réalisation, on peut constater la longueur inutile et ennuyante de certains plans (scène du vélo). Couplée à l’absence lourde et étouffante de musique, ces instants-là sont d’autant plus gênants. Ils ne font que ralentir encore le rythme déjà lent du film.
Enfin, on peut penser que toutes ces caractéristiques décrites ci-dessus ont pour but de créer un effet de réalisme recherché. La banalité de l’histoire, la déficience en actions fortes et en rythme du film auraient pour objectif d’insister sur le fait que celui-ci ne conte pas une histoire extravagante et irréelle mais, au contraire, un quotidien véridique et difficile. L’absence de musique mettrait ainsi l’accent sur les expressions du visage et des sentiments.
Habitué à des films d’action contant des aventures exceptionnelles, ce film simple, montrant la réalité du monde, me laisse dans un avis mitigé. Il est, à mon sens, réservé à un public précis recherchant ces caractéristiques. Non pas qu’il ne soit pas accessible au grand public, au contraire, mais qu’il sort de la norme des films d’action hollywoodien recherchés par une majorité de spectateurs, voyant dans ces films une évasion du quotidien qu’il ne trouvent pas forcément dans Le Gamin au vélo.

Jacques Bieth, 3°6